Secret de jardin
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- Publié le jeudi 12 novembre 2015
Pourquoi m'as tu décapitée, pourquoi m'as tu privée de cette merveille que je concocte en silence, dans l'uni vert. Je suis atterrée de si peu de considération pour la création. Tu ne comprends donc pas ce que je souhaite, ce que nous désirons.Tu cherches à me couper l'herbe sous le pied certainement mais saches que cela ne se réalisera pas. Mes soeurs et moi ne sommes pas faites pour être toutes égales, conformes.
Nous passons tant de temps pour révéler notre singularité au monde. Crois-tu qu'il soit si simple d'émerveiller, de séduire en se nourrissant d'éléments primaires. C'est usant d'être terre à terre.
Notre communauté ne rêve que de s'envoler, de se libérer, rayonner tel un arc en ciel. Notre seule chance est notre inventivité. Ne vois-tu pas l'immense travail que j'accomplis à l'abri des regards.
Tu es telle la faucheuse, tu hais les miracles de la vie.
Tu ne perçois pas que ma sensible imperfection est admirée et reconnue, que tant de nez délicent la sueur de mon front...
Mais toi... toi... que cherches-tu?
Tu pollues, tu fais du bruit et tu me pourris l'existence. Tu pourris la vie à toutes mes semblables.
Tu serais probablement heureuse dans un monde sans couleur, muet de toute senteur si ce n'est celle de ton essence.
Pour ta défense, tu pourras toujours expliquer qu'il y a pire que toi, que le vrai diable est monsento, que j'ai de la chance de ne pas être née sur un terrain de golf.
Je te déteste!
Satanée tondeuse, tu reviendras dans une semaine mais nous n'abandonnerons pas. Nous existerons au-delà de toi! Ton moteur est vainc!